Rediffusion vidéo
du colloque
- Jour 1 -
Contenu proposé par Ludivine Canon & Cécile Alexandre
– Août 2021 –
28 - 29 Mai 2021, Charleville-Mézières
Nouveaux Regards sur Charleville :
Histoire, Population et Territoire
(XVIIe-XIXe siècles)
Introduction
1ère session : Histoire des Gonzague
session dirigée par Claude Grimmer et Jérémy Dupuy
Roberto Berardinelli (Université de Heidelberg et EHESS)
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Giustiniano Priandi (1585–1675),
résident de Charles Ier de Mantoue à la cour de France
et serviteur loyal de 'l’Homme rouge'
Questions et remarques du chat :
– Vincent Gourdon : A-t-il préservé Charleville d’une occupation militaire française ?
– Youri Carbonnier : Comment explique-t-on la présence de sources si nombreuses à Hanovre ?
– Pierre Nevejans : Au quotidien, comment l’ambassadeur résident fait-il pour gérer ses multiples tâches de gouvernement à distance ? D’où dirige-t-il la superintendance de Charleville ? A-t-il des employés à Charleville ?
Jean Sénié (Sorbonne Université – Centre Roland Mousnier)
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Les pratiques du gouvernement à distance des Gonzague-Nevers (1627-1708) :
un État composite
Questions et remarques du chat :
– Vincent Gourdon : Exposé très intéressant et en parfaite continuité avec l’intervention précédente.
– François-Joseph Ruggiu : L’histoire de ces Etats intermédiaires est en effet passionnante ; merci très vivement à Jean Sénié…
Sven Externbrink (Université de Heidelberg)
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Destins croisés.
Les enfants du roi de Bohême, les Gonzague-Nevers
et la souveraineté de Charleville dans la Guerre de Trente Ans
Questions et remarques du chat :
– René Pierre Colinet : La souveraineté de Charleville n’a t-elle vraiment jamais représenté ” un danger” pour le roi de France ?
– Olivier Brun : A Evreux, nous venons de découvrir la dépouille du dernier comte d’Evreux, et duc de Bouillon. Nous devrions l’étudier en 2022.
Anna Bastianelli (Sorbonne Université – Centre Roland Mousnier)
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Des princes italiens pour gouverner Charleville :
être « français » à l’époque moderne
entre affection pour le royaume et stratégie diplomatique
Questions et remarques du chat :
– Sven Externbrink : Les ducs de Mantoue, il ne faut pas l’oublier, étaient aussi vassaux de l’Empire. Est-ce que ce fait joue aussi un rôle dans les disputes juridiques autour de l’héritage ?
– Vincent Gourdon : Est-ce que les tantes disent que Charles II est “étranger” ou “italien” ou “mantouan” ?
– Isabelle Robin : Sur la définition des caractéristiques de la francité et du Français, de nombreux débats sont tenus à l’époque. La question est largement débattue à propos de la Nouvelle-France où l’on tente de franciser les Amérindiens.
– François-Joseph Ruggiu : Sur l’aubaine, voir la thèse récente de Haruka MISE TASE : “Mobilités, institutions et idéologies : les étrangers face au droit d’aubaine dans la France du Grand Siècle et des Lumières, 1648-1789”.
Paolo Bertelli (Membre du comité scientifique du Palazzo Ducale de Mantoue)
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De Isabella d’Este à Charles Ier Gonzague-Nevers :
le “Studiolo” du Palais Ducal de Mantoue
de la Renaissance au Baroque et au-delà
Questions et remarques du chat :
– Vincent Gourdon : Est-ce qu’il y a à Mantoue une salle des cartes (comme au Vatican) ou une salle avec représentation des possessions des Gonzague, dont Charleville, comme pour les Farnèse à Caprarola ?
– Sven Externbrink : Quel était l’état du palais ducal après le “Sacco di Mantova“ en 1630 ? A-t-il été pillé comme le reste de la ville ?
Paola Artoni (Université de Vérone)
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Les Gonzague-Nevers et le sanctuaire Beata Vergine delle Grazie (Mantoue)
Questions et remarques du chat :
– Vincent Gourdon : Peut-on dire quelques mots sur le lien entre les Gonzague et les franciscains ? A Charleville, le lien est plutôt avec les Jésuites, non ? Même si un quartier s’appelle Saint-François…
– Roberto Berardinelli : Est-ce qu’il y a des liens avec l’ordre de la Visitation de Francois de Sales à Mantoue ? Priandi est vraiment proche et engagé dans l’expansion de cet ordre.
Sur le symbole du crocodile :
–Carole Marquet-Morelle : Au château d’Eu, il y a aussi ce type de crocodile.
–Paolo Bertelli ; En France, il y a beaucoup de crocodiles dans les églises :
Abbeville, Saint-Vulfran (perdu)
Oiron, Saint-Maurice
Montrichard, Notre-Dame-de-Nanteuil (perdue)
Abbaye de la Couronne, Angoulême Saint-Pierre (perdu)
Saint-Bertrand-de-Comminges
Arles, Saint-Antoine (perdu)
Lyon, Hôtel-Dieu (anciennement dans le Saint-Esprit, perdu)
Plan d’Aups Sainte-Baume, Grotte de Sainte Marie Madeleine (perdue)
Marseille, Notre-Dame-de-la-Garde et Saint-Victor (perdue)
Pignans, Notre-Dame-des-Anges
Paris, Saint-Antoine, Saint-Marcel (perdu)
A Nîmes, il y en a 4 dans la mairie (ils ne sont pas liés aux églises). En Bretagne, le phénomène des poutres de tête sculptées avec des têtes de crocodile est intéressant. En Espagne, j’en connais au moins vingt-trois, et trois autres au Portugal. Les plus belles sont celles de Viso del Marques, Valence (bien sûr !), Utrera (Séville), Avila, Santiago de la Puebla, Berlanga de Duero… À Séville, le crocodile d’origine a été perdu et remplacé par une statue en bois. En Italie, il y a une quinzaine de crocodiles… Les plus anciennes représentations d’Europe sont celles de Mantoue et de Séville (qui était peut-être plus ancienne mais est maintenant perdue). Je remercie tous ceux qui veulent me rapporter de nouveaux spécimens … la première édition du livre “La Vierge et le Dragon. L’étrange cas des crocodiles dans les sanctuaires mariaux” est épuisée et je suis sur le point de publier la deuxième édition … si quelqu’un voulait m’aider pour une édition française ou espagnole … merci d’avance pour votre soutien ! (pour contacter M. Bertelli, écrire à colloque.charleville21@gmail.com)
Annamaria Azzarone
(Scuola Normale Superiore de Pise
et Sorbonne Université)
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Charles de Gonzague et Giovan Battista Andreini
Questions et remarques du chat :
– Vincent Gourdon : Il existe une thèse de Philippe Gourdin sur l’histoire de Tabarka.
Est-ce que le fait qu’Andreini soit d’origine vénitienne le rend particulièrement sensible à la volonté de reconquête byzantine de Charles ?
Signalons que l’abandon de Tabarka au XVIIIe siècle s’est traduit par la création d’une ville nouvelle, Carloforte, en Sardaigne.
2e session : Nouveaux regards sur Charleville aux XVIIe et XVIIIe siècles
session dirigée par Anne François et Youri Carbonnier
session dirigée par Anne François et Youri Carbonnier
Patrice Bertrand (Conservateur honoraire du patrimoine (inventaire général))
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Charleville et la Meuse dans la première moitié du XVIIe siècle
Questions et remarques du chat :
– Claude Grimmer : Comment justifier la date ? Le plan et l’éloge vont ensemble et ont été commandés alors que Charles est déjà duc de Mantoue.
Edme Moreau est à Charleville en 1625 mais le plan et l’éloge sont postérieurs au départ de Charles en raison du collier du rédempteur lié au duché de Mantoue.
En 1633, ce sont les jésuites et Esbérard qui expulsent les juifs, qui vont ensuite voir Charles à Mantoue, qui fait casser la décision.
– Cécile Alexandre : J’ai remarqué à partir du plan du cadastre de 1834 et du plan de Jean Hubert de 1854 qu’il y avait une sorte de jetée au niveau du moulin, de sorte que le fleuve était divisé en deux au niveau de l’abattoir. Sauriez vous quand il a été construit ? Il figure aussi sur une peinture du XVIIIe siècle au Musée de l’Ardenne.
– Jean-Charles Speeckaert : La famille de verriers Dorlodot, qui a essaimé en Belgique, n’est pas originaire d’Italie, il me semble. Merci de votre exposé.
– René Pierre Colinet : Les Gailly sont originaires du Brabant. Le premier qui arrive, c’est Henri Joseph Gailly (698-1738). Celui qui tient la Maison de Commerce s’appelle Jean-Louis Philippe Gailly (1763-1831).
Jean-Paul Desaive (EHESS)
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Charleville, ville-frontière,
ville de garnison (XVIIe et XVIIIe siècles)
Questions et remarques du chat :
– SebHaguette : Vous évoquez les entrées/sorties de troupes, leur charge pour la ville, etc… Avez-vous des termes de comparaison sur d’autres villes du nord-est de la France ?
– François-Joseph Ruggiu : Exposé très très intéressant, cher Jean-Paul ; ces populations dites souvent “flottantes” pouvaient composer une partie non négligeable des habitants d’une ville… merci à toi.
– Cécile Alexandre : J’ai observé beaucoup de mariages avec des femmes de Charleville ; et ces couples ne restent pas. Les femmes suivaient certainement leur mari ?
Marie Rigaudeau (Sorbonne Université- Centre Roland Mousnier)
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Les Filles-Madame : une fondation charitable
au coeur du processus d’intégration sociale
et de contrôle moral des filles pauvres
par la société carolomacérienne au XVIIIe siècle
Questions et remarques du chat :
– René Pierre Colinet : Élite, notables, bourgeois ? Quels critères retenus ?
– Youri Carbonnier : Ces élections concernent-elles uniquement les paroisses rurales ?
– Vincent Gourdon : Dispose-t-on du taux de réussite par rapport aux impétrantes ? Il y a un âge minimal ?
Le mariage est rarement complètement endogame dans les villages. Est-ce qu’elles sont plus exogames ?
Il serait amusant de voir si les premiers enfants des couples sont parrainés ensuite par les électeurs…
Il faudra voir aussi si elles épousent les soldats.
– Sven Externbrink : Qu’est-ce qu’on sait des filles élus ? Qu’est qu’elles font après leur élection ? Est qu’elles peuvent sortir de leur état de pauvreté ?
– Claude Grimmer : Charles, dans son testament, mentionne la fondation pour une fille de Charleville. Il veut qu’on conserve la fondation pour une fille de Charleville.
Conclusion de la première journée
Questions et remarques du chat :
– Isabelle Robin : je voudrais savoir si Jean-Paul Desaive a trouvé des éléments sur les prisonniers de guerre logés à Charleville.
– Stéphane Collet : Connait-on le pourcentage de militaires ayant abandonné leur épouse comme le père d’Arthur Rimbaud ?
– Laurence Constant : Pour info, via les tests « my héritage », nous retrouvons les traces ADN de ces passages de militaires (très nombreux…).
– René Pierre Colinet : Une remarque. Le dynamisme de Charleville à l’époque moderne, développé par Patrice Bertrand, était nourri par son “contado” en relation avec une proto-industrie, la clouterie à la main.
– Stéphane Collet : Quelle survivance dans les siècles suivants d’une institution comme les Filles-Madame ?
– Odile Jurbert : La famille de La Place est protestante. Originaire de Valenciennes, elle émigre à Sedan où elle se convertit au protestantisme et se partage entre Sedan et Charleville. Une branche émigre à Mannheim.