Mobilités, Populations, Familles
dans la France du Nord,
fin du XVIIe siècle-fin du XIXe siècle

ANR-06-CORP-005

Le projet « Mobilités, populations, familles dans la France du Nord, fin du XVIIe siècle-fin du XIXe siècle »

Retenu par l’Agence Nationale de la Recherche en 2006, il s’est prolongé jusqu’en 2011.

Le projet a été conçu pour étudier l’évolution sur la longue durée de la population d’une ville du Nord de la France, Charleville, à partir d’un ensemble documentaire exceptionnel, dont le cœur est constitué par les recensements des ménages de la ville que les autorités municipales ont fait réaliser pratiquement tous les ans de la fin du XVIIe siècle à la fin du XIXe siècle.

Le projet s’est donc inscrit dans la tradition des grandes enquêtes démographiques menées en France, à l’image de celle « des trois milles familles » ou « TRA », lancée au début des années 1980 par Jacques Dupâquier, et qui est actuellement portée par l’INED, ou de l’enquête « Vernon » (Vernon-sur-Seine), dirigée depuis 1987 par Jean-Pierre Bardet (Université de Paris-Sorbonne).

Porteurs

Le projet a été porté par François-Joseph Ruggiu, alors professeur à l’Université Michel de Montaigne-Bordeaux 3,
ainsi que par Jean-Pierre Poussou, professeur à l’Université Paris-Sorbonne
et Scarlett Beauvalet, professeure à l’Université de Picardie-Jules Verne.

François-Joseph Ruggiu

(Profil lors de l'ANR)
professeur d'histoire moderne

Université
Michel de Montaigne
Bordeaux 3

Jean-Pierre Poussou

(Profil lors de l'ANR)
professeur d'histoire moderne

Université
Paris-Sorbonne

Scarlett Beauvalet

(Profil lors de l'ANR)
professeure d'histoire moderne

Université
de Picardie-Jules Verne

François-Joseph Ruggiu

(Profil lors de l'ANR)
professeur d'histoire moderne

Université
Michel de Montaigne
Bordeaux 3

Jean-Pierre Poussou

(Profil lors de l'ANR)
professeur d'histoire moderne

Université
Paris-Sorbonne

Scarlett Beauvalet

(Profil lors de l'ANR)
professeure d'histoire moderne

Université
de Picardie-Jules Verne

La base Charleville ANR

Les informations que contiennent les recensements annuels de Charleville

ont été entrées dans une base de données, et couplées à celles venues

des registres paroissiaux et des actes d’état-civil.

De Fichoz à la base Charleville ANR

La base de données a été construite à partir du programme Fichoz, développé par Jean-Pierre Dedieu, directeur de recherches au CNRS, membre de l’UMR 5190 Larhra, et elle fonctionnait sur le logiciel Filemaker. Elle a été développée et adaptée aux besoins du projet MPF par Carole Rathier, ingénieur d’études recrutée par le projet MPF. Le choix a été fait de travailler en priorité sur un échantillon de la population de Charleville : les personnes dont le nom commence par la lettre B. Ils représentent à peu près 10% de la population de la ville et ne présentent pas de biais majeurs de sélection.

La base Fichoz :

fichoz.org

L'équipe

L’équipe a été formée à différentes périodes de Guido Alfani (Università Bocconi, Milan) ;
Fabrice Boudjaaba (CNRS-Université de Rennes 2) ; Youri Carbonnier (Université d’Artois) ;
Hélène Cormy (Université de Bordeaux 3), Vincent Gourdon (CNRS-Université de Paris-Sorbonne) ;
Stéphane Minvielle (Université de Bordeaux 3) ; Cristina Munno (INED, Paris ; Università Ca’ Foscari, Venise) ;
Yves Perret-Gentil (CNRS- Université de Paris-Sorbonne) ; Carole Rathier (Université de Bordeaux 3) ;
Marion Trévisi (Université de Picardie).
Elle a bénéficié du soutien de Mme Eloïse Darracq, vacataire, recrutée par l’Université de Bordeaux 3,
et de Mme Marjorie Bourdelais, vacataire, recrutée par l’Université de Paris-Sorbonne.

Guido Alfani

(Profil lors de l'ANR)
Chercheur

Università Bocconi
Milan

Fabrice Boudjaaba

(Profil lors de l'ANR)
Chargé de recherches

CNRS
Université
de Rennes 2

Youri Carbonnier

(Profil lors de l'ANR)
Maître de conférences

Université
d’Artois

Hélène Cormy

(Profil lors de l'ANR)
Allocataire-doctorante

Université
Michel de Montaigne
Bordeaux 3

Vincent Gourdon

(Profil lors de l'ANR)
Chargé de recherches

CNRS
Université
de Paris-Sorbonne

Stéphane Minvielle

(Profil lors de l'ANR)
Maître de conférences

Université
Michel de Montaigne
Bordeaux 3

Cristina Munno

(Profil lors de l'ANR)
Post-doctorante

INED, Paris
Università Ca’ Foscari
Venise

Yves Perret-Gentil

(Profil lors de l'ANR)
Ingénieur d'études

CNRS
Université
de Paris-Sorbonne

Carole Rathier

(Profil lors de l'ANR)
Ingénieure d'études

Université
Michel de Montaigne
Bordeaux 3

Marion Trévisi

(Profil lors de l'ANR)
Maîtresse de conférences

Université
de Picardie-Jules Verne

Eloïse Darracq

(Profil lors de l'ANR)
Vacataire

Université
Michel de Montaigne
Bordeaux 3

Marjorie Bourdelais

(Profil lors de l'ANR)
Vacataire

Université
de Paris-Sorbonne

A la clôture du projet

Au final, le nombre d’années couvertes par la base Charleville ANR a été de 70 ans, répartis sur une période allant de 1738 à 1876, soit cent trente-neuf ans. Trois périodes se distinguent pour lesquels les recensements existants ont été pratiquement tous saisis année après année pour l’échantillon B : 1738-1762 (lacune des recensements en 1740-1741) ; 1790-1840 (période avec de nombreuses lacunes mais pour laquelle tous les recensements survivants ont été échantillonnés) ; enfin, 1841-1876 (tous les recensements survivants ont été échantillonnés sauf 1861-1863 et 1870-1872). La base de données compte donc 106813 personnes, que nous sommes capables de suivre au fil des événements de leur vie et de celle de leur famille. Le nombre de ménages entrés dans la base est de 11152 pour le XVIIIe siècle et 14038 pour le XIXe siècle, soit 25190 en tout.

70
années couvertes

Trois périodes majeures

de saisies année après année 1738-1762 ; 1790-1840 ; 1841-1876

0
Personnes
0
Ménages

L’évolution
de la composition
des ménages

L’étude des mobilités
professionnelles
et sociales

L’analyse des migrations
intra-urbaines
ainsi que de l’immigration

L’impact à court
et à moyen terme
des crises démographiques

La transmission
des patrimoines
sur le long terme

Une analyse longitudinale

La base de données a été construite afin de mener une analyse longitudinale de la population de la ville sous plusieurs angles.

Le colloque de 2010 à Charleville-Mézières

Les premiers résultats de l’enquête ont été présentés en décembre 2010
lors d’une rencontre
à Charleville-Mézières.

Des premiers résultats

Les participants au projet ont cependant commencé à exploiter
les résultats de la base en suivant plusieurs directions principales.

La taille et la structure des ménages

La base de données existante a permis d’ores et déjà de dégager des résultats : en particulier, de façon lente mais sûre, les formes d’organisation familiale nucléaire ont ainsi occupé de plus en plus de place dans cette ville.

Le rôle de chef de famille
exercé par une femme

Au milieu du XVIIIe siècle, une autre caractéristique majeure des ménages carolopolitains est la part importante de ceux à l’intérieur desquels le rôle de chef de famille est exercé par une femme.

Les non-apparentés

Le dernier élément intéressant consiste à considérer les non apparentés qui résident dans les ménages de Charleville : domestiques, commis, apprentis.

La mobilité des habitants

La comparaison d'année en année des habitants recensés (chefs de familles au XVIIIe siècle ; tous les membres des ménages au XIXe siècle) permet de mesurer l'intensité de l'immigration et de l'émigration dans la cité.

Ces premiers résultats tirés de la base « Charleville » fournissent un aperçu des principales caractéristiques démographiques des ménages carolopolitains aux XVIIIe et XIXe siècles. La base permet également de se focaliser sur le suivi longitudinal des familles, une approche plus novatrice des dynamiques familiales.

Une avancée importante concerne ainsi la mobilité des personnes. Un des points les plus frappants concerne ainsi l’intense renouvellement de la population : un tiers des chefs de ménage présents en 1739 ne sont plus dans la ville cinq ans plus tard et un cinquième seulement est resté durant les 22 années de l’observation (1761). Sous le Second Empire, un individu sur sept quitte la ville d’un recensement à l’autre.

A la fin du projet, la question de sa viabilité a été posée du fait de l’absence du renouvellement des financements et également en raison des limites techniques posées par le logiciel Filemaker. L’intégration de l’enquête dans le cadre du projet Demo-Hist, mis en place par Sylvain Rassat, ingénieur d'études CNRS, en lien avec Benoît Pandolfi, a permis la reprise des travaux.

François-Joseph Ruggiu
Professeur à la Faculté des Lettres
de Sorbonne Université