Connexions carolopolitaines
Espace, Population, Patrimoine
Connexions Carolopolitaines, un projet ambitieux
C2EP2 est un projet de renouvellement de l’histoire sociale grâce à des méthodes venues des sciences des données et des sciences du patrimoine.
Il vise à mettre une base de données sociodémographiques traditionnelles aux standards actuels des big data et à permettre son croisement avec un système d’information géographique 2D et 3D de manière à offrir un outil d’analyse croisée de l’histoire d’une population et d’un espace,
ainsi que d’un patrimoine, urbain, sur la longue durée.
Le projet C2EP2 a été retenu par le programme Emergence de l’Alliance Sorbonne Université et bénéficie de son soutien financier en 2019-2021. Il poursuit l’enquête collective sur la population de Charleville lancée dès 2007 en lui fournissant de nouveaux objectifs scientifiques et technologiques.
Les participants
L’équipe de C2EP2 regroupe des membres académiques issus du CNRS, de Sorbonne Université ou de l’Université d’Artois, ainsi qu’un ingénieur d’études géomaticien contractuel. Le développement du projet associe en outre divers partenaires relevant de l’Université, des instituts de recherche (CNRS) ou des institutions locales (archives départementales, municipales, sociétés savantes).
Vincent GOURDON
CNRS et Sorbonne Université
porteur du programme Emergence,
co-gestion du suivi
démographie historique
Isabelle ROBIN
Sorbonne Université
co-gestion du suivi
démographie historique
Cécile ALEXANDRE
Sorbonne Université
suivi et alimentation de la base
et communication externe
Youri CARBONNIER
Université d'Artois
intégration des données architecturales et urbaines
Sylvain RASSAT
CNRS et Sorbonne Université
gestion et pilotage
humanités numériques
La cité de Charleville
La cité de Charleville
(fusionnée avec sa voisine Mézières depuis 1966), aujourd’hui dans le département des Ardennes, a été fondée en 1606 par Charles de Gonzague (1580-1637), duc de Nevers, devenu duc de Mantoue en 1627.
Située à l’époque dans une petite principauté
aux limites du royaume de France et des Pays-Bas espagnols, puis autrichiens,
la ville comptait environ
4 000 habitants au début du XVIIIe siècle,
8 000 à la veille de la Révolution et environ
12 000 en 1873.
Un ensemble pluriséculaire de recensements annuels de la population
Les autorités municipales ont fait réaliser, de la fin du XVIIe siècle au début du XXe siècle, un dénombrement nominatif annuel des habitants de la ville. L’essentiel de ces documents a été conservé, à l’exception de lacunes au début du XIXe siècle. Aucune ville française ne possède une telle série archivistique, se déployant à la fois sur l’Ancien Régime et l’époque contemporaine.
Charleville est une ville exceptionnelle
Pour les historiens et les démographes, Charleville est une ville exceptionnelle. Non seulement elle est une des quelques villes nouvelles de l’époque moderne ayant connu un réel développement, mais encore elle dispose d’une ressource archivistique inconnue ailleurs : ses recensements annuels.
Un ensemble pluriséculaire de recensements annuels de la population
Les autorités municipales ont fait réaliser, de la fin du XVIIe siècle au début du XXe siècle, un dénombrement nominatif annuel des habitants de la ville. L’essentiel de ces documents a été conservé, à l’exception de lacunes au début du XIXe siècle. Aucune ville française ne possède une telle série archivistique, se déployant à la fois sur l’Ancien Régime et l’époque contemporaine.
Charleville est une ville exceptionnelle
Pour les historiens et les démographes, Charleville est une ville exceptionnelle. Non seulement elle est une des quelques villes nouvelles de l’époque moderne ayant connu un réel développement, mais encore elle dispose d’une ressource archivistique inconnue ailleurs : ses recensements annuels.
Charleville est une ville exceptionnelle
Pour les historiens et les démographes, Charleville est une ville exceptionnelle. Non seulement elle est une des quelques villes nouvelles de l’époque moderne ayant connu un réel développement, mais encore elle dispose d’une ressource archivistique inconnue ailleurs : ses recensements annuels.
Suivre les habitants de la ville nominativement et annuellement
Ces listes permettent de suivre les habitants de la ville nominativement et annuellement pour une période allant de la fin du XVIIe siècle à la fin du XIXe siècle. Certains documents remontent même à la fondation de la ville. C’est une situation unique en France et, vraisemblablement, en Europe, surtout pour des périodes aussi anciennes.
Un premier ensemble de données a été recueilli dans le cadre du projet ANR, intitulé « Mobilités, Populations, Familles » et localisé à Paris-Sorbonne de 2007 à 2011. Au terme de ces reconstitutions, il est donc devenu possible de repérer un individu portant un patronyme commençant par la lettre « B » ayant résidé dans la ville, de le suivre dans l’évolution de son ménage et de reconstituer sa famille ainsi que son parcours géographique et social. Le projet C2EP2 poursuit et amplifie cette enquête.
Construire des parcours de vie
La méthodologie mise en œuvre depuis le début de l’enquête collective est celle du suivi longitudinal et nominatif d’un grand nombre d’individus et de familles. Elle rompt avec les deux logiques dominantes de l’histoire sociale des populations qu’ont été, d’une part, l’étude quantitative des groupes agrégés ou des cohortes anonymisées ou, d’autre part, l’étude qualitative d’un nombre restreint d’individus ou de familles. Les informations fournies par les recensements annuels de Charleville constituent le coeur de la base de données longitudinale. Celle-ci s’enrichit par intégration de données spatiales et de données nominatives issues de dépouillements postérieurs des registres d’état civil ou des registres religieux.
L’analyse longitudinale nominative, couplée au besoin avec des méthodes statistiques innovantes (event-history analysis), permet de répondre à des interrogations historiques de natures très différentes : démographie, histoire sociale, histoire des migrations, histoire de la famille. Depuis le début des années 2010, la base a permis la publication de résultats dans des revues académiques ou dans des ouvrages collectifs. La mise au point, dans le cadre du projet C2EP2, d’un nouvel outil de gestion et de consultation des données, l’intégration de bases complémentaires et le couplage avec des SIG offrent de nouvelles perspectives de recherches.
Centraliser, normaliser
et intégrer les données
en Open source
Demo-Hist
Devant les contraintes collectives de conservation, de stockage et d’exploitation numériques de ces informations spatiales et sémantiques, il était devenu indispensable de basculer sur un nouvel outil, sous licence libre, Demo-Hist.
Coupler les données démographiques aux données iconographiques
Omeka S
Le projet vise à centraliser, normaliser et intégrer les données en Open source, lier les données aux métadonnées relatives aux documents archivistiques et aux campagnes de saisie de données associées.
Le stockage et l’analyse
des facteurs
temps et espace
QGIS
Demo-Hist donne la possibilité d’exploiter les données démographiques carolopolitaines directement liées à un système d’information géographique (SIG), ouvrant ainsi de nouveaux champs exploratoires partiellement accessibles jusqu’à présent.
Un nouvel outil de
gestion de données
Après un temps d’arrêt, le développement informatique relatif aux données démographiques et historiques de Charleville a été relancé, au début de l’année 2016. Face aux contraintes collectives de conservation, de stockage et d’exploitation numériques de ces informations spatiales et sémantiques, il était devenu indispensable de basculer sur un nouvel outil, sous licence libre. Demo-Hist autorise le recensement et l’exploitation simples de données en Démographie Historique.
Un nouvel outil de
gestion de données
Après un temps d’arrêt, le développement informatique relatif aux données démographiques et historiques de Charleville a été relancé, au début de l’année 2016. Face aux contraintes collectives de conservation, de stockage et d’exploitation numériques de ces informations spatiales et sémantiques, il était devenu indispensable de basculer sur un nouvel outil, sous licence libre. Demo-Hist autorise le recensement et l’exploitation simples de données en Démographie Historique.
Centraliser, normaliser
et intégrer les données
en Open source
Demo-Hist
Devant les contraintes collectives de conservation, de stockage et d’exploitation numériques de ces informations spatiales et sémantiques, il était devenu indispensable de basculer sur un nouvel outil, sous licence libre, Demo-Hist.
Coupler les données démographiques aux données iconographiques
Omeka S
Le projet vise à centraliser, normaliser et intégrer les données en Open source, lier les données aux métadonnées relatives aux documents archivistiques et aux campagnes de saisie de données associées.
Le stockage et l’analyse
des facteurs
temps et espace
QGIS
Demo-Hist donne la possibilité d’exploiter les données démographiques carolopolitaines directement liées à un système d’information géographique (SIG), ouvrant ainsi de nouveaux champs exploratoires partiellement accessibles jusqu’à présent.
Un outil d'analyse
Le projet vise à offrir un outil d’analyse croisée de l’histoire d’une population et d’un espace, ainsi que d’un patrimoine, urbain, sur la longue durée.
Un projet participatif
Le projet C2EP2 s’engage dans le mouvement contemporain des sciences participatives. Il s’appuie sur un partenariat souple avec les acteurs locaux – sociétés savantes, institutions culturelles, collectivités – sous la forme de conventions, de manifestations organisées en commun (conférences, visites guidées, colloques), d’enquêtes partagées. L’objectif est d’enclencher un élan collectif autour de l’enquête historique, mêlant monde académique, institutions et citoyens.
Le site dédié à l’enquête, ouvert au grand public, présente des outils bibliographiques ou pédagogiques, des éclairages historiques, des collections d’archives numérisées, des données sociodémographiques ou spatiales. Il offre des espaces de participation aux chercheurs et aux amateurs intéressés.
Le projet C2EP2 s’appuie sur une politique active et diversifiée de communication, en direction des acteurs institutionnels locaux comme des habitants.
Une base corrigée et intégrée
Le développement du projet C2EP2 est l’occasion de poursuivre le travail de réorganisation et de nettoyage des données de la base sociodémographique entamé lors de la mise en place de Démo-Hist. Ce nettoyage est indispensable avant le couplage avec les données spatiales.
En outre, il est prévu d’intégrer dans la base originelle Démo-Hist les informations issues de plusieurs bases complémentaires sur la population de Charleville, développées en parallèle par des membres de l’équipe. Ces bases sont issues de dépouillements effectués dans les registres d’état civil de la ville (actes de décès du XIXe siècle) ou dans les registres de la paroisse Saint-Remi (actes de baptêmes du XIXe siècle).
Leur intégration permet de densifier le niveau d’informations nominatives sur les habitants recensés et déjà saisis dans la base sociodémographiques. Il s’agit aussi de mettre en place des processus standardisés d’intégration de nouvelles sources au sein de la base, qui seront pertinents pour les années à venir.
La refonte de la base intègre la révolution actuelle des humanités numériques. Une partie des nouvelles données est couplée sur le site avec les archives numérisées dont elles sont extraites. L’utilisateur de la base peut ainsi circuler aisément entre les données extraites et les sources d’origine.
Fidèle à une logique participative, le portail de consultation comprend un espace ouvert de suggestions de corrections des données.
Un autre regard sur le patrimoine
Le projet a un double objectif : pérenniser les synergies entre acteurs patrimoniaux scientifiques et développer les liens avec les habitants en les aidant à voir autrement le patrimoine dans lequel ils vivent. La consultation en ligne de reconstitutions historiques 2D et 3D de la ville ou de secteurs plus spécifiques (îlot, maison), enrichies du couplage avec les données sociodémographiques, offre un regard neuf sur l’évolution des lieux et de ses habitants.
Outil d’appropriation de l’espace par ses occupants, le projet C2EP2 met ainsi en valeur le patrimoine urbain, y compris dans sa dimension touristique, et constitue une aide à l’action publique.
Une convention a été signée entre le CNRS et Sorbonne Université, à travers le Centre Roland Mousnier (UMR 8596), et la mairie de Charleville-Mézières,
pour soutenir les travaux de l’équipe de recherche et encourager les interactions avec les habitants.
Un colloque international de clôture en 2021
Le projet C2EP2 se termine en 2021 par un colloque international organisé à Charleville-Mézières, par les chercheurs de l’équipe, leurs institutions de rattachement, les collectivités locales et les membres de la Société d’Histoire des Ardennes. Ce colloque, qui se tiendra les 28-29 mai, sera l’occasion de faire un bilan de la recherche internationale sur l’histoire de Charleville, de sa population et de son patrimoine.
Il permettra en outre de présenter à un vaste public de chercheurs et d’amateurs la base de données, les portails mis en place dans le cadre du projet C2EP2 et ouverts à consultation grand public, ainsi que les nouveaux résultats issus de l’enquête collective sur la population de Charleville.
La rencontre aura enfin pour objectif de conforter les partenariats scientifiques locaux et de tisser des liens nouveaux avec des acteurs, ardennais ou non, désireux de s’impliquer à leur tour dans l’enquête démographique au long cours.
Les actes du colloque seront publiés en partenariat avec la Société d’Histoire des Ardennes.
Un apport de savoirs et techniques
L’association naissante avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB) et les Archives nationales, représente ainsi un fort potentiel de développement de cette technologie pour l’enquête « Charleville » et d’ouverture vers d’autres publics.
