Nouveaux regards sur Charleville

Actes du colloque

Conférence de lancement
aux Archives départementales des Ardennes
– 21 décembre 2022 –

 

Soirée de lancement et de présentation des Actes du colloque qui a eu lieu les 28 et 29 mai 2021,
édités par la Société d’Histoire des Ardennes,
en présence de Xavier Chevallier (président de la SHA), Léo Davy (directeur des Archives départementales des Ardennes), Jérémy Dupuy (historien, Sorbonne Université), et Claude Grimmer (historienne, Sorbonne Université).

  Quatrième de couverture 

Ville nouvelle créée en 1606 par Charles de Gonzague, duc de Nevers ; capitale pendant un siècle d’une principauté souveraine dirigée par une dynastie francoitalienne ; cité frontalière installée au coeur d’exceptionnels enjeux géopolitiques ; ville à la vocation industrielle précoce, riche d’un urbanisme et d’un patrimoine remarquables : Charleville a toujours passionné les historiens. Qui pourrait s’en étonner ? D’autant plus que – fait rarissime vu sa taille modeste – on dispose à son sujet de multiples sources documentaires consultables en France et ailleurs en Europe, notamment des recensements annuels de la population uniques en leur genre. L’ambition de cet ouvrage, fruit d’une rencontre scientifique internationale organisée en 2021, qui réunit des textes signés par une vingtaine d’auteurs de nombreux pays, est d’offrir une vision renouvelée du destin singulier de Charleville du XVIIe au XIXe siècle. Une vision née de sources inédites, d’approches et de méthodes innovantes, de regards neufs et croisés sur trois cents ans d’histoire qui ont encore beaucoup à nous apprendre.

Extrait de l'introduction ​ ​

V. Gourdon, C. Alexandre, J. Dupuy (dir.), Nouveaux regards sur Charleville, Charleville-Mézières, Société d’histoire des Ardennes, Cahier d’études ardennaises n° 26, 288 p

« Pour saisir l’attrait qu’exerce Charleville sur les historiens, il faut insister aussi sur l’ampleur et la diversité des sources qui permettent de l’étudier. À cet égard, on ne saurait trop répéter l’importance que revêt la présence successive des « Rôles des bourgeois et habitants de la ville de Charleville », des dénombrements d’ancien régime et des recensements urbains entre la toute fin du XVIIe et le début du XXe siècle. Il s’agit d’une collection exceptionnelle, à l’échelle française comme à l’échelle européenne, par son amplitude chronologique, par son rythme (annuel et non quinquennal comme dans presque tout le reste du pays au XIXe siècle), par la précision des données fournies sur les ménages et sur les individus, par son degré de conservation enfin. Croisées avec les sources plus classiques de l’état-civil, les informations que ces listes fournissent permettent de reconstituer les parcours vitaux, familiaux, sociaux et spatiaux de milliers et milliers de Carolopolitains sur un peu plus de deux siècles, une situation qui ne se retrouve nulle part ailleurs en France, et qui ouvre aux historiens démographes comme aux spécialistes d’histoire sociale du monde urbain des perspectives d’analyses inédites – ce dont témoignent d’ores et déjà certains chapitres de ce recueil.

Ajoutons à cela que l’histoire politique de la ville sous l’Ancien Régime – son incorporation sous les Gonzague Nevers dans un ensemble territorial polycentrique dominé par le duché italien de Mantoue, puis au XVIIIe siècle la mainmise des Condé sur la cité -, produit un éclatement remarquable des fonds d’archives impliquant Charleville. C’est sans doute un des points majeurs du colloque de 2021 et des communications qui s’ensuivent que de confirmer tout ce qu’apportent les sources conservées hors des Ardennes, qu’il s’agisse de Paris bien entendu, mais aussi de Chantilly, de Nancy, de Monaco, de l’Italie, de l’Allemagne… Ces fonds éloignés, dont certains ont été longtemps négligés ou méconnus, permettent des déplacements particulièrement féconds du regard historien, et inscrivent l’histoire de Charleville dans un passionnant et complexe jeu d’échelles (régionale, nationale, internationale) qui ne concerne habituellement que très peu de villes moyennes. »

Lien vers la Société d’Histoire des Ardennes pour commander l’ouvrage :