Succéder aux Gonzague
Un conflit de succession à Charleville
Conférence de sortie du livre
– 12 octobre 2018 –
Anna Bastianelli, étudiante de Sorbonne université,
a présenté le livre tiré de son mémoire de master
aux carolo-macériens lors d’une conférence-débat
au Musée de l’Ardenne
L'auteure :
Anna Bastianelli
Anna Bastianelli, titulaire d’une licence d’histoire de l’université Clermont-Auvergne, a fait un master de recherche à Sorbonne Université en 2015-2017, intitulé « Charleville, des Gonzague aux Condé. Fonctionnement et particularismes d’un conflit de succession dans la France d’Ancien Régime ». Le jury était composé de François-Joseph Ruggiu, professeur des universités, directeur de l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS, de Claude Grimmer, maîtresse de conférences honoraire à l’université de Clermont-Auvergne, et de Fanny Cosandey, directrice d’études à l’EHESS. En parallèle, elle a préparé le diplôme de premier cycle de l’École du Louvre.
Extrait de la préface de F.-J. Ruggiu
Charleville-Mézières, Société d’Histoire des Ardennes, 2018, 305 p. (ISBN 2-902284-23-3)
« Les éléments d’un conflit étaient bien en place lorsque mourut, en 1708, le dernier duc de Mantoue de la famille des Gonzague. Cette dernière possédait la principauté d’Arches sur laquelle Charles de Gonzague avait édifié la ville de Charleville au début du XVIIe siècle. Son arrière-petit-fils, Charles III Ferdinand, n’avait pas eu d’enfants et sa succession donna lieu, avant même son décès, à un démantèlement de ses domaines italiens et français.
Située aux confins du royaume de France et des Pays-Bas autrichiens, enclavée dans une boucle de la Meuse, la ville de Charleville fut revendiquée par trois prétendants et prétendantes : le duc de Lorraine, Léopold Ier, et par Anne de Bavière, épouse de Henri Jules de Bourbon, prince de Condé, ainsi que par sa sœur Bénédicte et son beau-frère, le prince de Salm. Enchâssé dans la guerre de Succession d’Espagne, mettant aux prises un prince étranger et une princesse de la cour de France, ce conflit successoral pour une terre si proche du théâtre principal des opérations militaires aurait pu déboucher sur une confrontation armée. Il s’est finalement résolu par la volonté de Louis XIV, qui soutint les prétentions d’Anne de Bavière, et qui imposa sa volonté à un duc de Lorraine dont la position était alors trop faible pour s’opposer à la France. »