Contenus
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Le plan " ALPAGE-Vasserot "
Ce travail collectif regroupant historiens, géographes et informaticiens, témoigne des profonds renouvellements de l'histoire médiévale et moderne de Paris grâce à l'analyse spatiale. Le plus ancien plan parcellaire de Paris (plans Vasserot 1810-1836) a été reconstitué dans un système d'information géographique, permettant ainsi d'analyser la morphologie urbaine et de la croiser avec diverses emprises sociales : localisation des enceintes, densités socio-économiques, spatialités du pouvoir seigneurial et royal, présence de la noblesse à Paris sont autant de dimensions de la fabrique de la ville bénéficiant d'un éclairage nouveau -
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La prostitution et la police des mœurs au XVIIIe siècle à Paris
A Paris, débauche et prostitution sont très actives au XVIIIe siècle. Une cartographie établie à partir des archives de justice, de la police et de l'hôpital, permet de mettre en évidence les lieux de leur exercice, et la provenance des femmes. -
L'admirable police. Tenir Paris au siècle des Lumières
"Exerçant son action du cabaret au salon, du bordel à la loge maçonnique, la police de Paris serait-elle 'la plus parfaite', comme certains le proclament au siècle des Lumières, pour tenir une aussi grande ville d'Europe? La vaste réforme impulsée au temps de Colbert en 1666-1667 ne se limite pas à la création de la lieutenance générale de police. Tout au contraire, elle inaugure une dynamique de transformation des pouvoirs policiers parisiens : il s'agit d'améliorer le recrutement et les pratiques des commissaires au Châtelet, des inspecteurs et des auxiliaires, ces 'mouches' et espions qui fréquentent les 'petits cafés' et les lieux louches, tous métamorphosés en 'bons ouvriers' de la sûreté publique. Plus préventive que répressive, la police renforce sa surveillance sur la société et son emprise sur le territoire urbain ; soucieuse du 'bonheur des hommes en société', elle intervient dans les domaines de la salubrité, de la santé, de la voirie, des arts et métiers, du commerce et des marchés pour rassurer et protéger les 'bons citoyens'. Mais cette 'force vigilante et active' (Louis Sébastien Mercier) est là aussi pour surveiller, évincer, enfermer, sans faiblesse, les 'indésirables' et faire taire le 'peuple murmurant'. Aussi nourrit-elle constamment des tensions : les résistances ne cessent jamais et la cristallisation des critiques autour du 'despotisme' de la police est un puissant ferment de l'effervescence pré-révolutionnaire. À partir des années 1760, la philosophie du droit naturel, une nouvelle idée de la liberté et de la souveraineté politique rendent l'arbitraire policier de moins en moins acceptable. Ces critiques rencontrent le vécu ordinaire des hommes et des femmes à la vie fragile, qui savent la police dure aux pauvres et à tous les laissés-pour-compte du 'beau XVIIIe siècle'. En 1789, la dénonciation du despotisme de cette police qui a prétendu se mêler de tout, qui a voulu tout connaître, tout prévoir, érige les services de la lieutenance générale en emblème de la tyrannie, une Bastille à abattre pour qu'enfin triomphent l'état de Droit et l'égalité de tous devant la Loi."--Page 4 of cover -
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Qu'est-ce que l'espace public ? Histoire du mot et du concept
Pour la troisième fois de son histoire, Dix-Huitième Siècle porte un regard sur son objet d’étude : en 1973, Jacques Proust avait présenté les « Problèmes actuels de la recherche ». Quinze ans plus tard, Michel Delon avait proposé une enquête sur « La recherche aujourd’hui ». Il était temps d’établir un nouveau « rapport d’étape » qui fasse à la fois le bilan des recherches passées et envisage aussi les perspectives d’avenir. C’est ce que propose ce volume co-dirigé par Michel Delon et Jean Mondot. Face au retour des obscurantismes, aux nouveaux trésors (réels ou fictifs) des ressources numériques, une interrogation inquiète mais lucide est menée sur les liens qui nous rattachent aux Lumières et sur la nécessité de les maintenir. L’éclectique partie varia mènera le lecteur des chansonniers satiriques à une chenille étudiée par Buffon, et lui proposera une plongée dans les débats ardus et passionnés que les philosophes des Lumières consacrèrent aux liens entre matérialisme et nécessitarisme. 2014 marquant enfin le bicentenaire de la mort de Sade, Dix-Huitième Siècle ne pouvait manquer de saluer la mémoire du sulfureux marquis. Outre un article consacré au « fluide électrique » dans ses oeuvres, la rubrique nouvelle des « Grands entretiens » est inaugurée avec une rencontre passionnante avec la romancière et essayiste Chantal Thomas, pour laquelle le rapport à Sade demeure « comme une caresse métaphysique... ». -
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À quoi sert de voter aux XVIe-XVIIIe siècles ?
Trompée par l’assimilation récente du vote au seul suffrage politique, mais aussi par l’apparent recul des pratiques électives dans la France d’Ancien Régime, l’historiographie de la période moderne (xvie-xviiie siècles) s’est assez peu souciée de décrire en détail les modes et les enjeux de la décision collective entre la Renaissance et la Révolution. Si à première vue on voit bien alors les institutions électives comme les états généraux ou certains conseils de Ville, tomber peu à peu en désuétude ou être neutralisées par le pouvoir monarchique, on découvre à l’analyse que le vote continue toutefois de jouer un rôle central dans la représentation et l’organisation du monde social, en grande partie parce qu’il sert à bien d’autres choses qu’à la sélection démocratique des élites politiques. La monarchie centralisée s’accommode, en effet, fort bien de l’existence de multiples lieux où le recrutement des membres, le partage des charges, l’administration quotidienne et la transmission des pouvoirs s’effectuent par le jeu d’élections complexes mais essentielles à l’image que les agents sociaux se font du monde social et de sa reproduction légitime. L’examen de quelques assemblées, corps ou communautés – les universités, les corps de métiers, les assemblées générales du Clergé, certains ordres religieux – en apporte des illustrations qui méritent d’être prises en compte dans toute entreprise d’histoire sociale du vote.