À quoi sert de voter aux XVIe-XVIIIe siècles ?

Contenu

Titre

À quoi sert de voter aux XVIe-XVIIIe siècles ?
Actes de la recherche en sciences sociales

Résumé

Trompée par l’assimilation récente du vote au seul suffrage politique, mais aussi par l’apparent recul des pratiques électives dans la France d’Ancien Régime, l’historiographie de la période moderne (xvie-xviiie siècles) s’est assez peu souciée de décrire en détail les modes et les enjeux de la décision collective entre la Renaissance et la Révolution. Si à première vue on voit bien alors les institutions électives comme les états généraux ou certains conseils de Ville, tomber peu à peu en désuétude ou être neutralisées par le pouvoir monarchique, on découvre à l’analyse que le vote continue toutefois de jouer un rôle central dans la représentation et l’organisation du monde social, en grande partie parce qu’il sert à bien d’autres choses qu’à la sélection démocratique des élites politiques. La monarchie centralisée s’accommode, en effet, fort bien de l’existence de multiples lieux où le recrutement des membres, le partage des charges, l’administration quotidienne et la transmission des pouvoirs s’effectuent par le jeu d’élections complexes mais essentielles à l’image que les agents sociaux se font du monde social et de sa reproduction légitime. L’examen de quelques assemblées, corps ou communautés – les universités, les corps de métiers, les assemblées générales du Clergé, certains ordres religieux – en apporte des illustrations qui méritent d’être prises en compte dans toute entreprise d’histoire sociale du vote.

Pages

21-30

Créateur

Olivier Christin

Editeur

Cairn.info

volume

140

numéro

5

Date

2001

Titre abrégé

Actes de la recherche en sciences sociales

Langue

FR

doi

10.3917/arss.140.0021

issn

2020529327