Du temple de thémis à la maison des droits de l'homme

Contenu

Titre

Du temple de thémis à la maison des droits de l'homme
Sociétés & Représentations

Résumé

Alors que pratiquement aucun Palais de Justice nouveau n’a été construit dans les cinquante années qui ont suivi la première guerre mondiale, la justice française se trouve confrontée à une grave crise de croissance à partir des années Soixante. Son patrimoine immobilier vieilli, voire vétuste, offre une capacité insuffisante face à l’explosion du contentieux. On assiste en effet alors à un phénomène de judiciarisation de la société dû à des changements de mentalités et qui se traduit par l’augmentation des procédures dont la complication est accrue par l’inflation des textes législatifs et réglementaires. Les réalisations achevées entre Soixante et Quatre-vingt ne suffisent pas à combler ces déficits et c’est à partir de la fin des années Quatre-vingt que la construction de nouveaux Palais de Justice connaît une impulsion décisive, au moment où la Chancellerie devient responsable de l’ensemble du patrimoine des juridictions du premier degré. Cette relance de sa politique immobilière par la Chancellerie qui en profite pour réorganiser les structures de sa maîtrise d’ouvrage est également l’occasion d’engager une réflexion sur la modernisation de l’image architecturale de la Justice. À l’image traditionnelle d’une justice austère, puissante, distante de la population et ancrée dans des traditions immuables, on va substituer, dans un premier temps, celle d’une institution moderne par l’adoption du répertoire de l’architecture contemporaine des années Soixante et Soixante-dix. Mais la perte d’identité et la relative banalisation architecturale de ces réalisations, vont infléchir les réflexions de la Chancellerie et l’inciter à engager les architectes à inventer une rhétorique architecturale propre à la spécificité de ce programme tout en l’insérant dans son environnement, afin de traduire les évolutions de la pratique judiciaire. Ces réflexions aboutissent, au milieu des années Soixante-dix au concept de cité judiciaire dont est représentatif le Palais de Justice de Draguignan, puis plus récemment à celui d’une “maison des droits de l’homme” transparente, dont sont représentatives les constructions des dix dernières années. Toutefois le bilan de ces efforts ne laisse pas d’être dubitatif sur la pertinence de la démarche.

Pages

286-305

Créateur

Claude Loupiac

Editeur

Cairn.info

volume

12

numéro

2

Date

2001

Titre abrégé

Sociétés & Représentations

Langue

FR

doi

10.3917/sr.012.0286