Cet article présente une façon spécifique d’appréhender la question de l’habiter du point de vue d’une théorie de la pratique. Plus précisément, quelques éléments acquis de différentes approches théoriques mettant au centre le concept de pratiques sont explicités et interrogés quant à leur capacité heuristique pour appréhender l’habiter. Pour ce faire, on part d’une photographie qui présente la situation touristique. Dans un deuxième temps, cette situation touristique est utilisée pour mener une interrogation sur la problématique contemporaine de l’habiter qui est informée par la mobilité spatiale. Dans un troisième temps, des éléments de théories de la pratique sont présentés qui font sens pour une analyse de l’habiter. L’enjeu réside notamment dans la conceptualisation cohérente des dimensions spatiales pour des théories de la pratique conçues a priori sans références aux enjeux spatiaux.
De Poitiers à Troyes, en passant par Tours et Pontoise, le parlement de Paris a été à plusieurs reprises transféré en province en temps de crise, parfois de guerre, tout en continuant à rendre la justice du roi. Quels ont été les circonstances, les ressorts et les conséquences de ces translations ? Appel du roi mandant la cour auprès de lui pour conforter son autorité, puis envoi en exil loin de sa personne, autrement dit solution puis punition, l'histoire de la translation jalonne le chemin qui va de la construction à l'ébranlement de la monarchie absolue. Associant l'histoire politique à l'histoire judiciaire, elle montre qu'au-delà de son exercice quotidien de la justice, le Parlement est bien le garant de la stabilité institutionnelle de l'État royal.
Le succès récent de la catégorie de paysage en histoire permet d’examiner les formes et les
contenus du « tournant spatial ». L’utilisation de cette catégorie en termes essentiellement
visuels et symboliques de la part des historiens et des géographes peut être mise en relation
avec l’influence de la géographie culturelle. Cet article essaie d’identifier quelques-unes
des discussions théoriques qui ont donné naissance à cette démarche méthodologique, et
en particulier sa distance par rapport à l’analyse localisée des processus. Enfin, l’auteur
propose une lecture alternative de la notion de paysage grâce aux méthodes de l’écologie
historique, dont il illustre les possibilités explicatives à travers un exemple d’analyse localisée des pratiques d’utilisation des ressources végétales dans les montagnes de Ligurie.
La vision municipale domine dans la conception et la définition des boulevards
parisiens. Toutefois, les constructions privées réalisées au cours du XVIIIe siècle
sur la promenade sont elles aussi des facteurs de définition de ce que peut constituer un lieu de promenade urbaine. Il importe de recontextualiser la promenade
dans un cadre où les utilisateurs ont également leur mot à dire dans l’aménagement, la conception et surtout l’occupation du sol. Par l’étude d’un processus
d’appropriation privé suivi d’une adaptation des autorités face à une telle utilisation, nous nous proposons de mettre au jour la fonction résidentielle de la promenade. Cette étude permet de comprendre comment on vit sur la promenade, et
comment on entend redéfinir la pratique en fonction d’un espace qui se modifie.
Cet indicateur de transformation des formes urbaines aide à comprendre la mise
en place des boulevards comme élément organique de la ville moderne tout en
caractérisant la nature singulière d’une voie urbaine.