Bibliographie de l'espace du Palais
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Bibliographie de l'espace du Palais
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Bibliographie de l'espace du Palais
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Des procès innombrables. Éléments méthodologiques pour une histoire de la justice civile d’Ancien Régime
Longtemps négligées par les historiens, qui leur préféraient l’étude du contentieux criminel, les archives civiles des tribunaux d’Ancien Régime commencent à émerger dans les préoccupations des chercheurs. Ces documents s’avèrent en effet très riches, tant dans la perspective de l’histoire de la société que de l’analyse de la justice comme institution sociale. Pour rendre compte de cette richesse, les méthodes sérielles sont nécessaires (mais pas suffisantes) : parce que la masse des sources est considérable (on a peut-être vingt affaires civiles pour une affaire criminelle) et parce que leur contenu individuel est souvent pauvre et décevant. Néanmoins, ceux qui veulent tenter un large dépouillement de sources civiles sont confrontés à de nombreuses difficultés : notre article les présente et propose quelques réponses. On examinera d’abord les problèmes d’établissement du corpus, puis ceux posés par les principaux critères d’analyse (identité des parties, durée et nature des litiges, etc.). On donnera enfin quelques exemples de questionnements auxquels les archives civiles peuvent être soumises, dans la perspective d’une histoire qui fait de la justice une activité sociale à part entière. -
Archives en sacristie. Le trésor est-il un bâtiment d'archives ? Le cas du «Trésor des chartes» des rois de France (XIIIe-XIXe siècle)
« Archives en sacristie. Le trésor est-il bâtiment d'archives ? Le cas du "Trésor des chartes" des rois de France (XIIIe-XIXe siècle) », par Yann Potin. La période médiévale a légué aux bâtiments d'archives modernes un imaginaire, à défaut d'une tradition architecturale. « Armoires de fer », « salles du trésor » ou plus modestes « réserves » forment autant de métonymies des dépôts eux-mêmes, voire désignent, comme aux Archives nationales à Paris, la pièce maîtresse ou le cœur du bâtiment. Si une telle terminologie semble galvaudée, elle témoigne néanmoins d'une très longue identité d'espace entre archives et sacristie, entre chartrier et trésor. La conservation des pièces d'archives dans les locaux annexes d'un sanctuaire constitua même, en France jusqu'à l'aliénation des biens du Clergé au moment de la Révolution française, une pratique d'archivage dominante, pour les dépôts institutionnels tout du moins. Interprétée fréquemment comme une seule mesure de protection, cette tradition a-t-elle pour autant privé les archives de toute autonomie architecturale ? Cet article entend aborder la question de l'individualisation spatiale des archives à travers le cas du bâtiment du trésor des chartes des rois de France, partie intégrante de l'édifice de la Sainte Chapelle de Paris dès sa fondation au milieu du XIIIe siècle. Inspiré par une tradition ecclésiastique bien antérieure, avant de devenir à son tour un modèle pour les palais princiers, le Trésor des chartes a cependant persévéré dans ses murs jusqu'en 1783 avant de former le centre des dépôts de l'hôtel Soubise à partir de 1808. -
Paris de parcelles en pixels. Analyse géomatique de l'espace parisien médiéval et moderne
Ce travail collectif regroupant historiens, géographes et informaticiens, témoigne des profonds renouvellements de l'histoire médiévale et moderne de Paris grâce à l'analyse spatiale. Le plus ancien plan parcellaire de Paris (plans Vasserot 1810-1836) a été reconstitué dans un système d'information géographique, permettant ainsi d'analyser la morphologie urbaine et de la croiser avec diverses emprises sociales : localisation des enceintes, densités socio-économiques, spatialités du pouvoir seigneurial et royal, présence de la noblesse à Paris sont autant de dimensions de la fabrique de la ville bénéficiant d'un éclairage nouveau -
Lotissements spéculatifs et formes urbaines. Le quartier de la Chaussée d'Antin à la fin de l'Ancien Régime
Étude de la part prise par les lotissements-spéculatifs principalement dans la formation, le développement et l'évolution de la ville pré-haussmanienne. L'exposé des cadres méthodologiques et historico-topographiques conduit à l'analyse détaillée de deux lotissements du quartier de la Chaussée d'Antin, dans les dernières années de l'Ancien régime. -
Une justice froide ? L’ambiance thermique dans le palais de justice de Paris au XVIIIe siècle
Dans la continuité des travaux consacrés au paysage sonore par des historiens comme Alain Corbin et Arlette Farge, cet article entend faire du Palais de justice de Paris au XVIIIe siècle le cadre d’une étude sur la température dans un environnement bâti. En se fondant sur l’évaluation des dispositifs de chauffage et sur les témoignages des usagers du Palais tels que les hommes de loi et les justiciables, il montre à quel point le froid est omniprésent dans cet espace. Cette omniprésence est le résultat de l’attitude des autorités palatiales qui privilégient la prévention des risques d’incendie liés au chauffage au détriment du confort. Ce constat est d’autant plus frappant qu’il traduit une absence de prise en compte des réflexions théoriques et des avancées techniques des hommes des Lumières sur la sensibilité thermique. Il est en fait révélateur de comportements sociaux et de discours sur la justice structurés par l’opposition entre le froid et le chaud. -
Le « marché aux putains » : économies sexuelles et dynamiques spatiales du Palais-Royal dans le Paris révolutionnaire
Le Palais-Royal constitue le symbole de toute une mythologie urbaine du Paris galant, capitale du plaisir et du libertinage pour les élites européennes au XVIIIe siècle. Enclave économique et sexuelle, cet espace exemplaire d’une nouvelle géographie du divertissement sexuel dans les grandes métropoles européennes permet d’interroger la redéfinition des liens entre commerce et sexualité au tournant du siècle. À l’époque révolutionnaire, le déclin des grands bordels d’Ancien Régime, l’augmentation du nombre des prostituées parisiennes et la dépénalisation de la prostitution en 1791 dans le cadre de la refonte des codes criminel et correctionnel par les révolutionnaires contribuent à l’imposition du Palais sur le devant de la scène prostitutionnelle : ce dernier, selon l’observateur Louis-Sébastien Mercier, concentre alors « dans un point » l’ensemble du scandale de la prostitution de la capitale. Cet article se propose ainsi de questionner in situ le caractère exceptionnel de cet espace de prostitution consacré, à la fin du siècle, premier marché du sexe de la capitale. -
Ambiances et processus de conception. Les salles d'audience du palais de justice de Nantes
La recherche menée sur la "qualité des ambiances architecturales" a permis d'enquêter sur les nouveaux palais de justice construits en France depuis une quinzaine d'année et d'analyser les différentes mises en ambiances (lumière naturelle, couleurs, textures, traitements acoustiques...) de ces lieux de justice. Cet article s'intéresse aux salles d'audience du palais de justice de Nantes, récemment construit par Jean Nouvel. Une confrontation entre les intentions de l'architecte en matière notamment d'ambiances lumineuses et leur réalisation finale est menée avec une analyse de l'origine des distorsions entre projet et réalisation (malentendus, adaptation du projet sur chantier). -
L'œil, l'oreille et la plume : la sensibilité testimoniale dans le Journal de Barbier (1717-1762)
Le Journal de l'avocat Barbier est l'une des sources les plus utilisées par les historiens du XVIIIe siècle. Pourtant le fait historique que représente en soi l'écriture, durant 45 années, de ce Journal, autorise un nouveau type d'étude qui s'intéresserait moins au témoignage apporté, qu'à caractériser la nature de ce témoignage, en analysant pour cela les étapes de son élaboration. Le recours au manuscrit autographe reste essentiel. Amas composite de documents de natures et d'origines différentes, ce Journal relève d'un processus d'écriture, qui permet de caractériser l'acte testimonial de son auteur. Barbier écrit sans cadre formel préalable, sans régularité, mais, en moyenne, chaque semaine ; la transcription des événements passe par une chronologie rigoureuse et touffue, qui mémorise le quotidien par une «mise en date» régulière, fruit d'un travail de relecture, mais qui ne censure pas la fausse information, et au contraire l'intègre dans le discours historique comme une étape de la connaissance. A ce souci de précision, à ce sens de l'information, s'ajoute, d'une manière de plus en plus affirmée, une volonté littéraire dans l'écriture du témoignage, qui fait du Journal non pas la chronique maladroite d'un témoin distrait, quoique bien informé, mais bien le brouillon d'une œuvre historique et littéraire, préparée par un homme dont la sensibilité de témoin accorde autant d'importance au fond qu'à la forme, à l'événement qu'à sa narration. Ainsi, ce n'est ni le hasard des nouvelles, ni une nécessité maniaque ou thérapeutique qui sont le moteur de cet événement historique que constitue l'écriture quasi cinquantenaire de cette œuvre, mais une sensibilité devant l'événement et son devenir historique, et qui fait de ce texte un acte testimonial construit et élaboré dans une perspective historienne. -
Deux siècles d'architecture judiciaire aux États-Unis et en France
La première partie de l’ouvrage qui regroupe les actes de ces journées, est consacrée à l’origine des territoires de justice et à la longue évolution des ressorts judiciaires. Comment s’est opéré l’ancrage territorial des pouvoirs judiciaires des seigneurs féodaux ? Quels efforts de rationalisation ont été tentés par la monarchie de l’Ancien Régime ? Comment a été dessinée à l’époque révolutionnaire la carte judiciaire de la France moderne et quels débats a-t-elle suscités tout au long des XIXe et XXe siècles ? Autant de questions abordées ici, avec une cartographie originale, et une attention particulière portée aux juridictions méridionales – dont celle de Toulouse, véritable capitale judiciaire. Dans la seconde partie de l’ouvrage, des sociologues, des historiens de l’architecture et des praticiens analysent, illustrations à l’appui, les stratégies d’équipement lancées en France depuis 1958 ; ils dévoilent les enjeux très politiques des choix architecturaux et proposent des pistes de réflexion dont une perspective comparative avec les États-Unis. De nombreuses photographies ainsi que des cartes illustrent ce volume ; à noter : un important corpus de notes, des orientations bibliographiques complémentaires, et, en fin de volume les résumés en français et en anglais de chacun des articles.