• Une histoire des pratiques d’espace et de l’habiter

L’étude de l’espace parisien sous l’Ancien Régime dépasse la simple description topographique. Elle consiste en une étude des pratiques et de l’habiter, c’est-à-dire des modes d’appropriation mentale et matérielle de l’espace. La perception du Palais varie selon les acteurs du Palais, qu’ils y résident, qu’ils viennent y travailler, ou tout simplement, y passer pour régler une affaire ou faire du shopping. Le buvetier investit différemment les locaux judiciaires que le justiciable ou le magistrat. Le lieu lui-même change en fonction des saisons et des heures de la journée ou de la nuit. Il est donc question d’envisager un « espace vécu », notion chère aux géographes avant d’être examinée par les historiens.

 

          Lieu de gestes quotidiens, il fournit un cadre cérémoniel pour les grands événements de la monarchie. Les lits de justice se déroulent au cœur de Paris. Après avoir entendu la messe dans la Sainte Chapelle, le monarque se rend dans la Grand Chambre pour y faire montre de sa puissance judiciaire.

Jean-Baptiste Lallemand, Ancienne porte du Palais avant la grille, 1783, BnF, Paris, gallica.