• Un territoire aux multiples activités

Le Palais se caractérise par la multiplicité des fonctions qui y coexistent, qui s’y confrontent ou qui coopèrent parfois. Il se présente d’abord comme une collection de juridictions d’importances variées. En 1780, Pierre Légier propose un tableau des jours d’audience dans les différentes juridictions de l’enclos. Les cours souveraines telles que le Parlement, la Chambre des Comptes, la Cour des Aides et la Cour des Monnaies y jouxtent une foule de tribunaux de moindre dimension tels que le Bureau des Finances de la généralité de Paris ou l’Amirauté. Le Palais est progressivement qualifié au cours du XVIIIe siècle de palais de justice. La fonction judiciaire s’accompagne naturellement d’une activité carcérale puisque la prison de la Conciergerie enferme les prisonniers en attente de jugement.

 

Le Palais consiste encore en une réalité commerciale Jacques Saint-Germain y recense 470 enseignes en 1670. Elles prennent la forme d’échoppes ou de boutiques notamment dans les différentes galeries qui relient les bâtiments palatiaux à commencer par la Galerie des Merciers, la Grande Salle ou la Galerie des Prisonniers. Le lieu est d’ailleurs qualifié de Palais Marchand. De plus, une quantité non négligeable d’individus réside à divers endroits du complexe palatial. Ce complexe boutiquier tourné vers le demi-luxe se combine avec des cours artisanales (Cour Neuve, Cour de Lamoignon) où sont établis des ateliers tels ceux des orfèvres.

 

Jean-Nicolas-Louis Durand (dessinateur) et Jean-François Janinet (graveur), Intérieur du Palais de Justice de Paris, 1789, BnF, Paris, gallica.

 

 Le sud-est de l’enclos palatial abrite enfin ce qui peut être qualifié de pôle canonial. Il associe un sanctuaire royal – la Sainte Chapelle – des bâtiments collectifs destinés au fonctionnement du collège de chanoines et leurs maisons individuelles dans la partie sud de la Cour de Mai. Les chanoines, les clercs, les chapelains et les enfants de chœur impriment leur marque dans l’ensemble du territoire par le rythme des offices et le son régulier des cloches.