• Comprendre l’espace passé : méthode et ambition

Il s’est agi d’établir une géographie et une cartographie du Palais multipliant les échelles et envisageant l’épaisseur du bâti des caves jusqu’aux combles. Dans le même temps, nous avons voulu éclairer toute la palette spatiale de l’enclos en envisageant alternativement tribunaux, boutiques, ateliers, maisons ou chapelles ainsi que les points de contact entre les différents usages à l’instar de la Grande Salle, tantôt lieu liturgique, lieu judiciaire et lieu commercial.

 

Les outils numériques ont servi à interroger la spatialité du Palais. En premier lieu, les développements de la géomatique nous ont offert des possibilités accrues. Les Systèmes d’Informations Géographiques ont effet permis de ne pas proposer une cartographie définitive mais au contraire de constituer une cartographie évolutive par les échelles, les temporalités, les combinaisons d’informations et les niveaux de bâti. Nous fondant sur la numérisation systématique de plans anciens et sur leur agrégation dans un SIG, nous avons proposé la confection d’un plan de masse du Palais. L’unité fondamentale du puzzle à assembler n’était ni l’îlot nu la parcelle mais la pièce elle-même.

 

Nous avons élaboré un ensemble de restitutions tridimensionnelles qui ont été présentées sous forme de vidéos. Cette production graphique relève évidemment d’une intention pédagogique. Toutefois, l’usage du 3D ne se limite aucunement à cette fonction puisque la démarche se voulait aussi heuristique. La réalisation des représentations permettait de saisir les moindres variations de l’espace et imposait de comprendre au plus près les coupes, les élévations et les plans tout en imposant de confronter les différentes sources afin d’en saisir les logiques.

 

Nous envisageons la structuration interne des logements, des boutiques et des tribunaux (salles d’audience, salles du conseil, parquet, greffes, buvettes) ainsi que les points de contact entre les différentes juridictions (Grande Salle, Conciergerie). Il s’agit également d’insérer le Palais dans son contexte urbain en analysant la composition sociale et les pratiques propres à ce territoire. L’usage public du lieu implique des formes d’encadrement spécifiques.