Contenus
Titre est exactement
Sociétés & Représentations
-
La visualisation des différentes procédures en Europe, xviiie-xxe siècle
Cette contribution s’interroge sur les possibilités de réunir des images sur les changements qui ont affecté les procédures judiciaires en Europe au xviiie siècle et au xixe siècle. Ces changements sont marqués par une publicité croissante des procès civils et pénaux, ayant pour conséquence une redéfinition de la scène judiciaire. Pourtant, le développement du jury est la principale institution qui a attiré l’attention des illustrations et la recherche d’images montrant les différentes procédures en Europe s’avère difficile. -
Du temple de thémis à la maison des droits de l'homme
Alors que pratiquement aucun Palais de Justice nouveau n’a été construit dans les cinquante années qui ont suivi la première guerre mondiale, la justice française se trouve confrontée à une grave crise de croissance à partir des années Soixante. Son patrimoine immobilier vieilli, voire vétuste, offre une capacité insuffisante face à l’explosion du contentieux. On assiste en effet alors à un phénomène de judiciarisation de la société dû à des changements de mentalités et qui se traduit par l’augmentation des procédures dont la complication est accrue par l’inflation des textes législatifs et réglementaires. Les réalisations achevées entre Soixante et Quatre-vingt ne suffisent pas à combler ces déficits et c’est à partir de la fin des années Quatre-vingt que la construction de nouveaux Palais de Justice connaît une impulsion décisive, au moment où la Chancellerie devient responsable de l’ensemble du patrimoine des juridictions du premier degré. Cette relance de sa politique immobilière par la Chancellerie qui en profite pour réorganiser les structures de sa maîtrise d’ouvrage est également l’occasion d’engager une réflexion sur la modernisation de l’image architecturale de la Justice. À l’image traditionnelle d’une justice austère, puissante, distante de la population et ancrée dans des traditions immuables, on va substituer, dans un premier temps, celle d’une institution moderne par l’adoption du répertoire de l’architecture contemporaine des années Soixante et Soixante-dix. Mais la perte d’identité et la relative banalisation architecturale de ces réalisations, vont infléchir les réflexions de la Chancellerie et l’inciter à engager les architectes à inventer une rhétorique architecturale propre à la spécificité de ce programme tout en l’insérant dans son environnement, afin de traduire les évolutions de la pratique judiciaire. Ces réflexions aboutissent, au milieu des années Soixante-dix au concept de cité judiciaire dont est représentatif le Palais de Justice de Draguignan, puis plus récemment à celui d’une “maison des droits de l’homme” transparente, dont sont représentatives les constructions des dix dernières années. Toutefois le bilan de ces efforts ne laisse pas d’être dubitatif sur la pertinence de la démarche. -
Servir la justice, l'art et la technique : le rôle des plans, dessins et croquis devant la Chambre royale des Bâtiments
Le droit est une science écrite ou orale mais rarement dessinée. Pourtant lorsqu’une institution judiciaire est confrontée à un objet technique, l’utilité d’une transcription graphique peut se révéler nécessaire. Dans ce cas, à qui s’adresse toute cette iconographie ? Et que sert-elle ? Dans le domaine de la construction fortement impressionné par l’architecture, il n’est pas rare que l’on ait recours à des traces graphiques. En analysant les archives de la juridiction de la maçonnerie qui nous sont parvenues (1670-1791), nous avons trouvé de nombreuses illustrations dont nous avons cherché les fonctions. Dans ce corpus délimité ainsi constitué, nous avons retracé l’évolution de la place de l’image par rapport au texte majoritaire. Nous avons constaté une recrudescence des documents dessinés dans les vingt dernières années de l’Ancien Régime, comme si les Lumières portaient témoignage d’une plus grande rationalité dans le discours juridique par la transposition graphique des faits. Trois types d’images correspondent alors aux trois temps du procès.