Pratiques et représentations du parterre à Paris au XVIIIe siècle
Cet article analyse les pratiques des spectateurs qui s’installaient aux parterres des salles de spectacle parisiennes au XVIIIe siècle.
Il étudie également des représentations littéraires de ces spectateurs à l’époque. Les gens
qui se mettaient au parterre, presque tous des hommes, restaient debout pendant tout le spectacle; ils se bousculaient, bavardaient, regardaient les femmes aux loges.Néanmoins,
il semble que cette situation tumultueuse augmentait l’attention du spectateur à ce qui se
passait sur scène. Des débats sur la discipline du parterre, qu’on entendait de plus en plus vers la fin de l’Ancien Régime, nous donnent
des aperçus surprenants des plus grandes questions politiques et culturelles qui ont éclaté en 1789.
Le nouveau découpage des quartiers de police parisiens en 1702 répond notamment à la nécessité d’adapter les cadres territoriaux à la croissance générale de la ville pour rendre l’action de l’administration et de la police plus efficace. Les lieutenants généraux de police successifs souhaitent gérer les carrières de leurs subordonnés et mettre en place un «mouvement» qui traduit la volonté de distribuer les commissaires selon divers critères (compétence reconnue, ancienneté, difficultés
particulières du terrain). Tout au long du XVIIIesiècle,l’Almanach royal porte trace des changements d’affectation des commissaires entre les 20 quartiers de police parisiens. Son exploitation systématique jusqu’en 1792 permet de mesurer l’évolution des repères policiers dans l’espace, la stabilité plus ou moins grande des équipes de commissaires ou des individus qui les composent. En dépit des difficultés, il apparaît que la lieutenance semble avoir mis en œuvre une politique réfléchie d’occupation de l’espace, adaptée aux caractéristiques reconnues des
différents quartiers. Une volonté de professionnalisation des carrières et des équipes déployées sur le terrain est allée de pair avec le souci de toujours mieux contrôler un espace urbain considéré comme gigantesque et «insaisissable».