Le succès récent de la catégorie de paysage en histoire permet d’examiner les formes et les
contenus du « tournant spatial ». L’utilisation de cette catégorie en termes essentiellement
visuels et symboliques de la part des historiens et des géographes peut être mise en relation
avec l’influence de la géographie culturelle. Cet article essaie d’identifier quelques-unes
des discussions théoriques qui ont donné naissance à cette démarche méthodologique, et
en particulier sa distance par rapport à l’analyse localisée des processus. Enfin, l’auteur
propose une lecture alternative de la notion de paysage grâce aux méthodes de l’écologie
historique, dont il illustre les possibilités explicatives à travers un exemple d’analyse localisée des pratiques d’utilisation des ressources végétales dans les montagnes de Ligurie.
Dans un livre marquant – The industrious revolution : Consumer behavior and the household economy, 1650 to the present – Jan de Vries s’intéresse aux transformations économiques qui précédent précèdent la Révolution industrielle. L’originalité de ce livre est d’expliquer l’intensification du travail observée au XVIIIe siècle non pas comme le résultat d’une contrainte (démographique ou sociale) mais d’un nouveau désir de consommer qui apparaît à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle. Cet éclairage très argumenté des débuts de la Révolution industrielle, mais aussi de notre modernité orientée par les phénomènes de consommation, appelle au débat. Cet article examine en détail la logique de l’argumentation proposée et il met en évidence la signification économique mais aussi politique qui est attribuée à la consommation.