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Sujet est exactement
Histoire urbaine
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La ville captivée. Affichage et économie de l’attention à Paris au XVIIIe siècle
Dans un contexte parisien marqué au XVIIIe siècle par d’importantes évolutions de la consommation et des échanges, les affiches commerciales et annonces de particuliers viennent concurrencer les écritures publiques du pouvoir et libelles affichés observables aux siècles précédents. Elles contribuent à structurer une nouvelle forme d’attention urbaine, qui n’est plus uniquement fondée sur le son et l’oralité, mais également sur les sollicitations visuelles et écrites. Cette économie de l’attention entraine des mutations des métiers de l’imprimé (professionnalisation d’afficheurs ou d’entrepreneurs de l’information). Elle renvoie également aux techniques typographiques et aux éléments de mobiliers urbains conçus pour captiver l’attention des citadins et investir certains espaces de la ville. Dans ce contexte, les autorités urbaines mettent au point un maintien de l’ordre mural pour faire face aux sollicitations affichées. Le XVIIIe siècle constitue en ce sens la matrice d’une histoire longue du droit d’affiche en France. Si l’affichage est aujourd’hui associé à la saturation des paysages urbains et à l’aliénation publicitaire, réinscrit dans les rues parisiennes des Lumières et de la Révolution française, il révèle tout le crédit alors associé à l’affiche. Elle est ainsi conçue comme un objet, certes trompeur, mais structurant l’expérience urbaine, un dispositif pédagogique permettant de diffuser auprès du plus grand nombre les règlements et la loi, ou encore un media pour s’impliquer dans l’espace public démocratique qui s’affirme en 1789. Cette étude analyse donc les formes d’engagements des citadins dans la ville et leurs usages de l’espace public. -
La Lieutenance de Police et l'espace urbain parisien (1667-1789). Expériences, pratiques et savoirs
Paris, capitale de la monarchie absolutiste, posa, dans sa matérialité même, des problèmes d’ordre public aux pouvoirs politiques. Ces problèmes, démographiques, hygiéniques, de circulation et d’organisation sociale (une mobilité accrue), entraînèrent la création d’une institution spécialisée dans la « police » de la ville : la Lieutenance de police. Cette institution, de 1666 à 1789, s’attacha à résoudre les désordres urbains matériels et sociaux, et pour cela déploya des dispositifs policiers nouveaux, pour lesquels elle mobilisa les savoirs du temps tout en en produisant elle-même (plus empiriques). C’est également dans les pratiques des agents sur le terrain que l’on trouve la réalité de ce qu’était la police d’Ancien Régime, qui consista avant tout à occuper l’espace urbain, à le marquer et à l’aménager à la marge afin de produire la sûreté et la propreté des rues. En ce sens, la prise en compte de la réalité urbaine invite à croiser histoire urbaine et histoire de la police.