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Youri Carbonnier
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Le cœur de Paris à la veille de la Révolution. Étude de géographie sociale
Le dépouillement de deux ans (1788-1789) de sources notariales et policières fournit les adresses et les professions de plus de 14000 Parisiens et permet une approche de la répartition socioprofessionnelle du centre de Paris à la fin de l’Ancien Régime. Cette répartition est d’abord analysée au niveau des paroisses: quelques-unes apparaissent dominées par une catégorie socioprofessionnelle, tandis que d’autres sont plus homogènes. La répartition de chacune des catégories dans l’espace urbain, étudiée ensuite, met en lumière quelques concentrations professionnelles. Les hommes de loi et les orfèvres, particulièrement bien documentés, permettent même une étude exhaustive. -
Le déroulement d’un chantier parisien sous l’Ancien Régime : le dégagement des ponts et des quais
En 1786, après des années de réflexion, la Ville de Paris lance la démolition des maisons bâties sur les ponts. Des sources exceptionnellement généreuses (archives, mais aussi images, en particulier les toiles quasi documentaires d’Hubert Robert) font de ce chantier un observatoire unique de l’activité du bâtiment et des travaux publics. Depuis les appels d’offre et les adjudications jusqu’aux finitions, en passant par les phases les plus concrètes de la démolition, on connaît ainsi l’emprise spatiale du chantier et son organisation, les métiers à l’œuvre, leurs horaires, les malversations de certains entrepreneurs, les nuisances pour le voisinage et les accidents. Par le changement notable qu’il induit dans le paysage du cœur de la capitale, par son organisation complexe et par son montage financier, ce dernier grand chantier de l’Ancien Régime annonce déjà les grands travaux parisiens du XIXe siècle. -
La monarchie et l'urbanisme parisien au siècle des Lumières. Grands projets et faiblesse du pouvoir
Malgré la surveillance de la monarchie française sur l’urbanisme parisien, les grands projets d’embellissements du siècle des Lumières demeurent inachevés, partiels et sans cohérence. En effet, la marge de manœuvre de la monarchie est très limitée. Elle se heurte à la force des habitudes constructives, mais aussi à la faiblesse du personnel affecté à la police des bâtiments et de la voirie. La principale faiblesse de la monarchie française demeure d’ordre juridique et financier. En effet, l’arsenal législatif ne permet pas vraiment de procéder à des expropriations efficaces; il faut donc se contenter d’agir à l’occasion de reconstructions, pour obtenir, par exemple, des alignements de façades au coup par coup. Toute démolition autoritaire se heurte à la résistance des propriétaires, à l’imbrication complexe des seigneuries foncières et au montant des indemnités qu’il faut verser.